Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Maintenant je pardonne...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Maintenant je pardonne à la douce fureur Qui m’a fait consumer le meilleur de mon âge, Sans tirer autre fruit de mon ingrat ouvrage Que le vain passe-temps d’une si longue erreur. Maintenant je pardonne à ce plaisant labeur, Puisque seul il endort le souci qui m’outrage, Et puisque seul il fait qu’au milieu de l’orage, Ainsi qu’auparavant, je ne tremble de peur. Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse, Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse, S’ils furent ma folie, ils seront ma raison, S’ils (...)

  • Las où est maintenant ce mépris de Fortune

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Las, où est maintenant ce mépris de Fortune Où est ce cœur vainqueur de toute adversité, Cet honnête désir de l’immortalité, Et cette honnête flamme au peuple non commune ? Où sont ces doux plaisirs, qu’au soir sous la nuit brune Les Muses me donnaient, alors qu’en liberté Dessus le vert tapis d’un rivage écarté Je les menais danser aux rayons de la Lune ? Maintenant la Fortune est maîtresse de moi, Et mon cœur qui soulait être maître de soi, Est serf de mille maux et regrets qui m’ennuient. De la postérité (...)

  • Heureux qui, comme Ulysse...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine : Plus mon (...)

  • France, mère des arts...

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    France, mère des arts, des armes et des lois, Tu m’as nourri longtemps du lait de ta mamelle : Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle, Je remplis de ton nom les antres et les bois. Si tu m’as pour enfant avoué quelquefois, Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ? France, France, réponds à ma triste querelle. Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix. Entre les loups cruels j’erre parmi la plaine, Je sens venir l’hiver, de qui la froide haleine D’une tremblante horreur fait hérisser ma peau. (...)

  • Déjà la nuit en son parc amassait

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Déjà la nuit en son parc amassait Un grand troupeau d’étoiles vagabondes, Et, pour entrer aux cavernes profondes, Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ; Déjà le ciel aux Indes rougissait, Et l’aube encor de ses tresses tant blondes Faisant grêler mille perlettes rondes, De ses trésors les prés enrichissait : Quand d’occident, comme une étoile vive, Je vis sortir dessus ta verte rive, O fleuve mien ! une nymphe en riant. Alors, voyant cette nouvelle Aurore, Le jour honteux d’un double teint colore (...)

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