Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Brise marine

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    L’hiver a défleuri la lande et le courtil. Tout est mort. Sur la roche uniformément grise Où la lame sans fin de l’Atlantique brise, Le pétale fané pend au dernier pistil. Et pourtant je ne sais quel arome subtil Exhalé de la mer jusqu’à moi par la brise, D’un effluve si tiède emplit mon coeur qu’il grise ; Ce souffle étrangement parfumé, d’où vient-il ? Ah ! Je le reconnais. C’est de trois mille lieues Qu’il vient, de l’Ouest, là-bas où les Antilles bleues Se pâment sous l’ardeur de l’astre occidental ; Et (...)

  • Soleil couchant

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Notre-Dame Que c’est beau ! Victor HUGO En passant sur le pont de la Tournelle, un soir, Je me suis arrêté quelques instants pour voir Le soleil se coucher derrière Notre-Dame. Un nuage splendide à l’horizon de flamme, Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor, D’un bout du ciel à l’autre ouvrait ses ailes d’or, - Et c’était des clartés à baisser la paupière. Les tours au front orné de dentelles de pierre, Le drapeau que le vent fouette, les minarets Qui s’élèvent pareils aux sapins des forêts, Les (...)

  • Premier sourire du printemps

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Tandis qu’à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d’or. Dans le verger et dans la vigne, Il s’en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l’amandier. La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant (...)

  • L’obélisque de Paris

    18 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Sur cette place je m’ennuie, Obélisque dépareillé ; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc déjà rouillé ; Et ma vieille aiguille, rougie Aux fournaises d’un ciel de feu, Prend des pâleurs de nostalgie Dans cet air qui n’est jamais bleu. Devant les colosses moroses Et les pylônes de Luxor, Près de mon frère aux teintes roses, Que ne suis-je debout encor’, Plongeant dans l’azur immuable, Mon pyramidion vermeil Et de mon ombre, sur le sable, Ecrivant les pas du soleil ! Rhamsès, un jour mon bloc (...)

  • Sonnet imité de l’italien

    16 novembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    on âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire, Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su. Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre, N’osant rien demander et n’ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite et sans entendre Ce murmure d’amour élevé sur ses pas. À l’austère (...)

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