Je veille, unique sentinelle De ce grand palais dévasté, Dans la solitude éternelle, En face de l’immensité. A l’horizon que rien ne borne, Stérile, muet, infini, Le désert sous le soleil morne, Déroule son linceul jauni. Au-dessus de la terre nue, Le ciel, autre désert d’azur, Où jamais ne flotte une nue, S’étale implacablement pur. Le Nil, dont l’eau morte s’étame D’une pellicule de plomb, Luit, ridé par l’hippopotame, Sous un jour mat tombant d’aplomb ; Et les crocodiles rapaces, Sur le sable en feu des (...)