Accueil > Littérature > Anthologie > A > APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918) > Nuit rhénane

Nuit rhénane

dimanche 23 décembre 2012, par Silvestre Baudrillart

  • Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
  • Écoutez la chanson lente d’un batelier
  • Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
  • Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
  • Debout chantez plus haut en dansant une ronde
  • Que je n’entende plus le chant du batelier
  • Et mettez près de moi toutes les filles blondes
  • Au regard immobile aux nattes repliées
  • Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
  • Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
  • La voix chante toujours à en râle-mourir
  • Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
  • Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire

Guillaume APOLLINAIRE (1880 -1918)