- Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
- Écoutez la chanson lente d’un batelier
- Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
- Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds
- Debout chantez plus haut en dansant une ronde
- Que je n’entende plus le chant du batelier
- Et mettez près de moi toutes les filles blondes
- Au regard immobile aux nattes repliées
- Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
- Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
- La voix chante toujours à en râle-mourir
- Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été
- Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire
Guillaume APOLLINAIRE (1880 -1918)