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vendredi 25 août 2023, par
A. De quoi s’agit-il ?
1) La sagesse du cœur ou prudence-prévoyance
• Le discernement est la capacité de réflexion qui permet de prendre les bonnes décisions.
• Le discernement est sagesse du cœur, car les bonnes décisions ne se prennent pas seulement avec le cerveau, mais elles impliquent l’homme tout entier.
• Le discernement s’appelle aussi prudence, mais au sens de prévoyance : organiser les moyens en vue d’une fin donnée.
• Ce n’est pas une prudence craintive (ou « prudence de la chair »), mais une prudence active.
2) Une vertu pour agir
• Le discernement est tourné vers l’action.
• Selon Aristote, cette vertu comporte trois étapes : le conseil, la délibération et la décision (Eth. N., VI).
• La « prudence » est appelée « le cocher des vertus » : elle les dirige en vue de leur fin.
3) Le rôle du cœur
• Dieu accorde richesse et puissance à Salomon parce qu’il a demandé « la sagesse du cœur » (2 Chr 1, 12).
• Le cœur, dans la Bible, ne signifie pas seulement les sentiments, mais l’intégralité de la personne. C’est le siège des décisions.
• La personne sage est à la fois réfléchie et décidée.
B. Rapidité et profondeur
1) Une formation nécessaire
• Le discernement suppose une vraie formation, pour bien connaître les réalités et les principes moraux.
• Cette formation s’acquiert par l’étude et par l’expérience : chaque situation, vécue ou lue, doit faire l’objet d’une réflexion pondérée.
• La réflexion de personnes bien formées nous aide dans cette première étape.
2) Le jugement pratique
• Cette étape consiste à juger de la moralité de l’action : fondamentale, car on ne peut pas, sous prétexte d’un but noble, se servir de moyens mauvais.
• La finalité de l’action est elle aussi fondamentale : elle lui donne tout son sens et doit donc être moralement bonne.
3) Se décider : agir ou s’abstenir
• Je prends ma décision dans un délai raisonnable.
• S’abstenir est aussi une décision.
• Si la foi est en jeu, générosité et confiance : « Dans les entreprises d’apostolat, il est bon — c’est un devoir — de tenir compte de tes moyens terrestres (2 + 2 = 4), mais n’oublie jamais, au grand jamais ! que tu dois heureusement compter sur un autre terme de l’addition : Dieu + 2 + 2… » (St Josémaria, Chemin, 471)
C. Conséquences pratiques
1) Demander conseil
• La racine des maux est l’ignorance.
• Pour bien décider, il faut connaître les circonstances concrètes.
• « Le premier pas de la prudence consiste à reconnaître ses limites : c’est la vertu de l’humilité. […] C’est pourquoi nous avons recours à un conseiller ; […] nous devons nous adresser à celui qui peut nous le donner de façon désintéressée et droite » (St Josémaria, Amis de Dieu, 86).
2) Orientation dans les lectures et les spectacles
• Les lectures et les spectacles peuvent faire un grand bien ou un grand mal à l’âme.
• Il ne faut pas laisser l’âme devenir insensible, par l’habitude, aux attaques contre la foi ou aux spectacles inconvenants.
• C’est encore plus vrai pour la pornographie, qui peut créer une violente addiction.
• C’est pourquoi il faut toujours demander conseil, pour les livres ou spectacles dont on soupçonne le caractère douteux.
• « Des livres : n’en achète pas sans demander conseil à des chrétiens compétents et avisés. — Tu pourrais acheter quelque chose d’inutile ou de nuisible. Combien croient porter un livre sous le bras… qui ne portent qu’un ramassis d’ordures ! » (St Josémaria, Chemin, 339)
3) Simplicité et droiture
• « Soyez prudents comme les serpents et candides comme les colombes » (Mt 10, 16).
• La droiture me poussera à fortifier ma foi, même au prix de gros sacrifices.
• Par simplicité, j’éviterai toute ostentation.
4) Non à la « fausse prudence »
• La fausse prudence retarde les bonnes décisions. « Dieu et audace ! — L’audace n’est pas imprudence. — L’audace n’est pas témérité. » (St Josémaria, Chemin, 401)
• La fausse prudence est peu généreuse avec Dieu. « Est-il plus grande folie que de semer le blé doré sur la terre, à la volée, pour qu’il y pourrisse ? — Sans cette généreuse folie, il n’y aurait pas de récolte. Fils, qu’en est-il de ta générosité ? » (St Josémaria, Chemin, 834)