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Les rythmes d’apprentissage

samedi 9 février 2019, par Silvestre Baudrillart

1) Pourquoi on n’apprend pas de façon linéaire
- Une courbe d’apprentissage est loin d’être linéaire
- L’intérêt initial permet une progression rapide
- les plateaux : sentiment de piétiner
- les creux : certains relancent l’apprentissage, mais ils comportent aussi un risque d’abandon.
> Entretenir l’envie d’apprendre, la « curiosité » : état physiologique particulier, modifiant posture, attitude, mouvements oculaires, et déclenchant des réactions chimiques favorisant attention, apprentissage et mémorisation.
> Donner du sens à l’apprentissage : « à quoi ça sert ? »
2) Pourquoi ce petit creux en janvier-février ? (souvent méconnu des parents)
Janvier devrait stabiliser le décollage qui a eu lieu au premier trimestre, et non marquer une récession.
C’est oublier qu’il y a diverses phases, que l’envie d’apprendre est émoussée, et qu’on manque de punch en hiver.
Avec les malades, la classe se désorganise, et ce sont les survivants qui se jugent perdants. Ceux qui ont loupé un cours ou un DST, de leur côté, se considèrent comme oubliés ou laissés pour compte.
3) Comment savoir si le troisième trimestre sera bon ?
C’est très difficile : les résultats baissant, il peut y avoir une perte de motivation, et c’est progressif.
Avec le système des deux compositions, on a une relance et un thermomètre ; mais si la faiblesse de la deuxième composition confirme celle de la première, la porte de sortie est difficile à trouver.
L’appréciation du second trimestre doit donc être très prudente, s’il y a une baisse (et c’est fréquent).
4) Un bon élève peut-il avoir une baisse de régime ?
Tout le monde peut et doit en avoir. Le bon élève a l’avantage de pouvoir s’appuyer sur de bons résultats anciens.
Un apprentissage nouveau peut surprendre : la philo en terminale, par exemple. Il convient de s’y préparer.
5) L’intérêt du repos, du sport, de la vie et des ruptures
Le repos construit : bonnes nuits, relaxation, changements d’activité, et même silence / prière dans la journée.
Le sport permet de dépenser son trop-plein d’énergie, mais aussi de se construire physiquement, et de se confronter au monde concret. En cherchant la performance, on oublie ses soucis.
La vie, c’est-à-dire les à-côté de l’école, a aussi son intérêt : elle fait mûrir l’enfant. Un enterrement bien vécu, c’est une journée en famille, un temps de deuil et de prière, une réflexion qui marque.
Les ruptures sont normales dans la vie. Elles permettent de reprendre « à neuf ». On ne garde que l’essentiel. Par exemple, pour bien résumer un chapitre d’un livre, il convient de poser le livre, pour se souvenir de l’essentiel.
6) Comment stopper un cycle de démotivation
- proposer à l’enfant des buts vraiment intéressants et adaptés
- s’intéresser à lui, par exemple à ses problèmes de sommeil, et lui proposer des solutions.
- donner plus d’importance à l’apprentissage qu’aux notes.
- éviter le système « militaire » (châtiments, contrôles, punitions), qui ne construit pas.
- Faire avec l’enfant des courbes et des graphiques (mettre des croix dans une zone « encouragements des professeurs »).
Cf. Bruno Hourst, J’aide mon enfant à mieux apprendre