Accueil > Enseignement > Le métier d’enseignant > L’élevage husky et le principe de réussite en éducation
lundi 25 mai 2020, par
Il y a une quarantaine d’années, je visitais un élevage de chiens Husky en Haute-Savoie. Le Husky est un très joli chien, originairement de traîneau, et l’éleveur en question proposait aux visiteurs des promenades en traîneau pendant l’hiver. Il expliquait que sur une portée de chiots, il y a toujours un dominant, qu’il s’agit de mettre en tête du traîneau. Mais il y a aussi un ou deux chiots toujours à la traîne, qui ont pris l’habitude de se faire rabrouer par les autres, et qui ont peur de tout. Or, s’il est facile de déterminer le dominant, il est plus difficile de donner sa chance au timide, qui a l’impression de tout rater. En effet, c’est lui qui, en cas de difficulté, peut gêner ou retarder l’attelage, ce qui n’arrangera pas son statut au sein du groupe. Il s’agit donc de donner de l’audace au timide, en lui proposant des buts atteignables : de petits sauts, de petites épreuves à sa portée. Ainsi, il prendra l’habitude et le goût de réussir, et on pourra lui proposer des buts de plus en plus élevés, avec une progression raisonnable.
Ai-je besoin de préciser davantage ce que cela a à voir avec l’éducation humaine ? Un enfant, un élève doit d’abord avoir à franchir des obstacles simples, à sa portée. Il lui faut commencer par des réussites. Si, par hasard, il ne réussit pas du premier coup, qu’il voie au moins que tous ceux de son groupe ou de sa classe ont, dans leur grande majorité, réussi. Et qu’on lui propose de recommencer, jusqu’à ce qu’il réussisse. Non par démagogie, mais pour qu’il prenne ce goût de gagner, sans lequel la compétition perd nettement de son intérêt.
C’est ainsi que le bon sens, appliqué à l’élevage des chiens de traîneau, peut s’appliquer également à l’éducation des jeunes enfants, ainsi que des moins jeunes, d’ailleurs.