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- LE POUVOIR DISCRÉTIONNAIRE DU PROFESSEUR
- « Donner à chacun ce qui lui revient selon le droit », telle est la définition de la justice.
- En classe, le professeur exerce une justice presque sans contrôle, qui ne relève que de son discernement propre, et qui, par conséquent, peut aboutir à de réelles injustices, en l’absence de contre-pouvoirs.
- Si cette justice est exercée en esprit d’équité, son autorité s’en trouvera renforcée ; mais s’il est injuste, dans l’application d’une règle ou dans la formulation d’un motif, ce sera un mauvais exemple pour tous les élèves.
- Bien sûr, le professeur ne doit pas hésiter à donner des sanctions si elles sont méritées.
- Cependant, il doit songer que :
- — parfois, il punit plus durement parce qu’il est plus fatigué ;
- — il peut lui arriver de punir tel élève pour une petite faute et d’oublier de sanctionner une faute plus importante chez un autre ;
- — il doit formuler objectivement le motif de la sanction, de façon que l’élève puisse accepter sa punition et la comprendre ;
- — il doit veiller à ce que la sanction soit proportionnée à la faute.
- S’il tient compte de toutes ces considérations, les élèves accepteront la nécessaire part d’erreur judiciaire involontaire. Sinon, ils penseront que c’est l’injustice qui règne, ce qui est anti-éducatif.
- CERTAINES SANCTIONS SONT INTERDITES
- — Les châtiments corporels, y compris la simple gifle, sont interdits par la loi et passibles de procès, avec un retentissement national.
- — Recopier cent fois une phrase ne sert à rien. Elle est d’ailleurs souvent recopiée sans comprendre, et ce travail, par sa durée, porte préjudice aux travaux « intelligents ».
- — Les jeux de mots douteux sur le nom de famille sont une vengeance mesquine.
- PUNITIONS À DONNER EN PREMIER
- — Exercice (à faire ou à refaire)
- — Copier le règlement du collège (page 1, 2 ou en entier) (carnet de correspondance)
- — Copier un texte du classeur des punitions (disponible dans chaque classe)
- — Copier un beau texte (Si tu veux être un homme, Lettre de Tom Morel, de d’Estienne d’Orves...)
- — Copier un chapitre du livre ou du cahier
- — Analyse grammaticale de tous les mots d’une phrase… si possible appropriée (à noter)
- — Rédaction : sujet de réflexion ou petit récit sur un thème moral (à noter)
- — Travail d’intérêt général (réparer un objet cassé, nettoyer, faire une course).
- Toutes ces punitions, simples à mettre en œuvre, supposent une petite réflexion de la part de l’élève, et l’aident scolairement ou moralement. Il comprendra le principe de la punition, même s’il la conteste dans son cas.
- Veiller à ne pas donner de travaux trop longs.
- Pour les travaux notés, ne pas dépasser 14.
- L’ÉCHELLE DES SANCTIONS DOIT CORRESPONDRE A UNE ÉCHELLE DES FAUTES
- — Travail non rendu : Zéro + Observation travail dans le carnet. Retenue éventuelle.
- — Travail rendu en retard : Pénalité en points (à préciser) par jour de retard.
- — Devoir non signé (à la demande du professeur) : 1 remarque d’oubli
- — Leçon non apprise/travail bâclé : Observation travail. Au bout de 4 observations : retenue
- — Bavardage gênant : Travail supplémentaire avec ou sans observation discipline
- — Insolence : Conseil de discipline
- — Tricherie (quels que soient l’importance et le coefficient du travail effectué) :
- • avec mise en place d’un support et son utilisation : 2 à 3 jours d’exclusion
- • « communication » (emprunt de matériel, chuchotage…) ou regard sur la copie du voisin : de 2h de retenue à 1 jour d’exclusion.
- — Vol : 1 à 3 jours d’exclusion.
- En cas de sanction grave, un message internet aux parents leur permet de mener une contre-enquête et de mieux formuler le motif.
- La punition collective est injuste, si elle punit des innocents. Elle peut parfois être justifiée, en cas de faute multiple et diffuse, diluant la responsabilité de chacun des élèves.
- Mais dans la mesure du possible, on doit tout faire pour l’éviter. Mieux vaut, après un avertissement ferme, sanctionner très vite des élèves isolés.