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mardi 1er janvier 2019, par
1) Préparer et adapter les sujets
Un DST doit être faisable pour la classe. Le formuler un peu comme les exercices auxquels les élèves sont familiers dans le livre. Il vaut mieux un DST un peu facile, mais dont la difficulté tient surtout à la longueur, qu’un DST infaisable par le niveau de difficulté proposé.
2) Aider les élèves à les préparer
Préparer les élèves, c’est non seulement leur donner les chapitres à réviser, mais aussi certains exercices (facultatifs) pour se préparer.
En composition, ils peuvent avoir à l’avance les questions, ou le type de questions, ou un grand nombre d’entre elles, ou même un nombre supérieur à celles qui seront données : s’ils ont des questions concrètes, ils sauront orienter leur révision en forme de quiz, et cela facilitera leur apprentissage et le rendra plus vivant et dynamique.
On peut leur donner aussi une liste de vocabulaire, plus réduite que le vocabulaire de la période concernée, pour qu’ils puissent cibler leurs révisions : le vocabulaire est souvent la partie décourageante des révisions de langue.
Avant de donner un type de devoir en composition, le donner en examen blanc, ou avec un coefficient plus faible : l’émotion s’ajoute à la nouveauté, et ils oublient vite les conseils méthodologiques. Il est parfois bon de « jeter les élèves à l’eau », mais si le coefficient est fort, le risque de décalage entre la note et le niveau réel de l’élève est majeur. Il ne faudrait pas risquer de « couler » leur trimestre.
3) Optimiser le temps de correction maison
Il importe de corriger vite, car cela permet de donner plus de devoirs : les élèves ont besoin de s’affronter à la réalité de l’épreuve pour progresser. La correction ne doit pas non plus nous empêcher de vivre ou de nous reposer.
Pour corriger plus vite, il faut diminuer le temps de manipulation : on traite chaque copie en entier, pour n’avoir pas à tourner plusieurs fois la même page. On peut reporter immédiatement la note sur Ecole Directe ou sur une feuille.
Diminuer le temps d’écriture : ne pas corriger chaque faute, mais la souligner, à charge pour l’élève de corriger.
Ne pas mettre tous les points obtenus : soustraire de 20, si le devoir est complet, ou additionner à 0, si la copie semble faiblarde. Moins il y a de nombres à calculer, moins de temps prendra la correction.
Ne pas écrire tout ce qui ne va pas, ou le type de faute, mais utiliser un code rapide, pour économiser du temps d’écriture. Ex : une faute soulignée deux fois, vaut deux points en moins. S’il manque des mots, mettre une croix.
En appréciation, il suffit d’une abréviation ou d’un mot (TB, B, AB, Excellent, etc.) si le barème est objectif ; s’il s’agit d’une dissertation, dire le ou les défauts majeurs, sans se lancer dans tous les détails à améliorer : l’élève retiendra un ou deux points, autant lui simplifier le travail.
De toute façon, être bienveillant : le but est que l’élève ait envie de poursuivre son effort.
Si l’on arrive à rendre un paquet de copies en quelques jours, ou du jour pour le lendemain, on gagne aussi le temps consacré par les élèves à la sempiternelle demande : « Avez-vous corrigé tel devoir ? »
D’autre part, s’ils se souviennent de leur devoir, et s’il est rendu assez vite, cela leur évitera de renouveler les mêmes erreurs d’un devoir sur l’autre.
4) Le cas du « hors sujet »
Un « hors sujet » n’a pas la moyenne, en règle générale ; un hors sujet partiel peut l’obtenir, mais voit sa note minorée par une erreur de compréhension d’un aspect du sujet ou de la consigne. Cependant, il existe d’excellents hors sujets : on peut leur mettre un 9,5 avec une appréciation louangeuse. Beaucoup de hors sujets sont plutôt à 9 ou 8. Pour descendre à 4 ou 5, il faut vraiment que le devoir soit très faible ; ou alors, c’est une notation de prépa.
5) Les risques de la précipitation
La précipitation en correction peut aboutir à des notes irréfléchies : on donne un 20 si la copie semble complète, ou un 0 si l’écriture semble illisible ou la présentation peu satisfaisante. Il ne s’agit donc pas de précipitation, mais d’optimisation du geste de correction : faire ce que l’on fait déjà bien, mais améliorer la vitesse en diminuant les pertes de temps. On peut retirer un point si l’écriture est peu lisible, mais il faut s’astreindre à lire le devoir ; mettre un 20 ou une série de 18 est également inefficace, et diminue le respect accordé aux compétences du correcteur. En lisant attentivement le devoir, on lui trouvera toujours quelques points à améliorer.
Une phrase mal formulée ne donne pas un zéro à la question : une remarque brève (« Rédigez ! »), un point en moins pour l’ensemble si le défaut revient à plusieurs reprises dans la copie.
L’orthographe ne saurait rendre une copie nulle, surtout de nos jours : souligner les fautes, retirer deux points au maximum à la note d’ensemble, mais s’arrêter là. Dans les petites classes, l’orthographe donne lieu à des notes spécifiques (dictée) ; dans les grandes, ils n’ont plus le temps de s’y concentrer si ce n’est pas acquis.