Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Eloge de la fatigue

    29 juillet 2018, par Silvestre Baudrillart

    Vous me dites, Monsieur, que j’ai mauvaise mine, Qu’avec cette vie que je mène, je me ruine, Que l’on ne gagne rien à trop se prodiguer, Vous me dites enfin que je suis fatigué. Oui je suis fatigué, Monsieur, et je m’en flatte. J’ai tout de fatigué, la voix, le coeur, la rate, Je m’endors épuisé, je me réveille las, Mais grâce à Dieu, Monsieur, je ne m’en soucie pas. Ou quand je m’en soucie, je me ridiculise. La fatigue souvent n’est qu’une vantardise. On n’est jamais aussi fatigué qu’on le croit ! (...)

  • Mets-toi ça dans la tête ! par Brown, Roediger et McDaniel

    17 juillet 2018, par Silvestre Baudrillart

    Les Stratégies d’apprentissage à la lumière des sciences cognitives, éd. Markus Haller
    Ce livre ne prétend pas répéter ou affirmer gratuitement : il fonde toutes ses affirmations sur des études scientifiques récentes. Les sciences cognitives permettent de construire une pédagogie fondée sur des bases indiscutables.
    Les grandes affirmations : On apprend mieux en fournissant des efforts. L’apprentissage "facile" est un mythe. Nous évaluons mal la qualité de notre apprentissage. Alors que nous croyons (...)

  • Complainte amoureuse

    24 mars 2018, par Silvestre Baudrillart

    Oui dès l’instant que je vous vis Beauté féroce, vous me plûtes ! De l’amour qu’en vos yeux je pris, Sur-le-champ vous vous aperçûtes. Mais de quel air froid vous reçûtes Tous les soins que pour vous je pris ! Combien de soupirs je rendis ! De quelle cruauté vous fûtes ! Et quel profond dédain vous eûtes Pour les vœux que je vous offris ! En vain, je priai, je gémis, Dans votre dureté vous sûtes Mépriser tout ce que je fis ; Même un jour je vous écrivis Un billet tendre que vous lûtes Et je ne sais comment (...)

  • Le Pari

    20 janvier 2018, par Silvestre Baudrillart

    « — Examinons donc ce point, et disons : « Dieu est, ou il n’est pas. » Mais de quel côté pencherons-nous ? La raison n’y peut rien déterminer : il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l’extrémité de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous ? Par raison, vous ne pouvez faire ni l’un ni l’autre ; par raison, vous ne pouvez défaire nul des deux.
    Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix ; car vous n’en savez rien. — Non ; mais je les blâmerai (...)

  • La dernière classe

    29 avril 2017, par Silvestre Baudrillart

    Ce matin-là j’étais très en retard pour aller à l’école, et j’avais grand-peur d’être grondé, d’autant que M. Hamel nous avait dit qu’il nous interrogerait sur les participes, et je n’en savais pas le premier mot. Un moment l’idée me vint de manquer la classe et de prendre ma course à travers champs.
    Le temps était si chaud, si clair.
    On entendait les merles siffler à la lisière du bois, et dans le pré derrière la scierie, les Prussiens qui faisaient l’exercice. Tout cela me tentait bien plus que la règle (...)

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