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- Notre-Dame
- Que c’est beau !
- Victor HUGO
- En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
- Je me suis arrêté quelques instants pour voir
- Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
- Un nuage splendide à l’horizon de flamme,
- Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor,
- D’un bout du ciel à l’autre ouvrait ses ailes d’or,
- - Et c’était des clartés à baisser la paupière.
- Les tours au front orné de dentelles de pierre,
- Le drapeau que le vent fouette, les minarets
- Qui s’élèvent pareils aux sapins des forêts,
- Les pignons tailladés que surmontent des anges
- Aux corps roides et longs, aux figures étranges,
- D’un fond clair ressortaient en noir ; l’Archevêché,
- Comme au pied de sa mère un jeune enfant couché,
- Se dessinait au pied de l’église, dont l’ombre
- S’allongeait à l’entour mystérieuse et sombre.
- - Plus loin, un rayon rouge allumait les carreaux
- D’une maison du quai ; - l’air était doux ; les eaux
- Se plaignaient contre l’arche à doux bruit, et la vague
- De la vieille cité berçait l’image vague ;
- Et moi, je regardais toujours, ne songeant pas
- Que la nuit étoilée arrivait à grands pas.
- Théophile GAUTIER (1811-1872)
- Premières poésies