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mardi 25 octobre 2011, par
En l’an 304, dans une petite ville d’Afrique du Nord, nommée Abilène et aujourd’hui disparue, des chrétiens furent arrêtés pour avoir contrevenu à une loi qui leur défendait de se réunir le dimanche afin de célébrer le dominicum, c’est-à-dire le repas du Seigneur Jésus. Ils étaient 49 : 18 femmes, 31 hommes. On leur fit un procès durant lequel on demanda à un nommé Éméritus pour quelle raison lui et ses amis n’avaient pas observé la loi. Il répondit : « Nous ne pouvions pas ne pas nous réunir parce que nous, disciples de Jésus, nous ne pouvons pas vivre sans célébrer l’Eucharistie du dimanche. » Le lendemain du procès tous furent mis à mort.
Pourquoi ne pouvaient-ils par vivre sans l’Eucharistie du dimanche ? Parce qu’ils trouvaient en elle la source de l’amour qu’ils voulaient avoir pour Dieu, entre eux et pour tout être vivant. L’Eucharistie du dimanche les mettait en lien avec le Christ, source même de l’amour.
2. Messe de saint Grégoire le Grand
Au VIe siècle, les hosties étaient fabriquées par des dames de la ville. Une dame apporta ses hosties peu de temps avant que saint Grégoire n’arrive pour célébrer la messe. Parmi les autres cette dame voulut communier, elle aussi. Mais elle se mit à rire. Interloqué, le pape décida de ne pas lui donner la communion.
La messe terminée, il fit venir la dame et l’interrogea :
« Pourquoi riiez-vous avant de recevoir Jésus ?
— Je ne crois pas que l’hostie consacrée soit Dieu : le pain de la messe, c’est moi qui l’ai apporté. Quand je me suis approchée de l’autel avec les autres communiants, j’ai pensé : « Mais comment ce pain, que j’ai confectionné moi-même, peut-il être le Seigneur ? » En pensant à cela, je n’ai pu m’empêcher de rire. »
Saint Grégoire, affligé de tant d’incrédulité, invita les fidèles présents dans l’église à se mettre à genoux et à prier avec lui.
« O Seigneur, dit-il, faites un miracle pour renforcer la foi du peuple et pour convertir cette femme incrédule. »
La prière achevée, il ouvrit le saint ciboire et prit une hostie. En présence de tous, l’hostie se mit à saigner. La dame voyait tout cela et trembla de peur et de honte.
En 750, à Lanciano, un moine basilien célébrait la messe en l’église San Legonziano. Il fut tout à coup pris d’un doute sur la présence réelle du Corps et du Sang du Christ sous les espèces du pain et du vin. A ce moment, l’hostie se transforma en chair et le vin en sang. Les grumeaux de sang et le morceau de chair sont encore aujourd’hui conservés dans un reliquaire en l’église San Francesco de la ville.
Une étude scientifique révéla en 1970 que la chair était une partie de muscle cardiaque. Le sang était du sang humain prélevé sur un être vivant, et non sur un cadavre ; de groupe sanguin AB, le même que celui du Linceul de Turin ! Le sang réagit exactement comme un sang frais normal. Son état de conservation sur une aussi longue durée dans un reliquaire non étanche reste absolument inexplicable.
La 1ère Communion de Jean-Marie Vianney, le futur curé d’Ars, eut lieu en pleine période de persécution religieuse de la Révolution française, en 1795. Les prêtres couraient le risque d’être noyés ou déportés en Guyane. La cérémonie se fit en cachette, dans une ferme d’Ecully, près de Lyon. Devant les fenêtres, on avait placé des charretées de foin, et pendant toute la cérémonie, des hommes travaillaient à les décharger.
Comment pouvait-on soupçonner que derrière se tenait une assemblée chrétienne digne du temps des catacombes ? Les enfants arrivaient, l’un après l’autre, dans leur costume de tous les jours, et étaient conduits dans une grande chambre où les mamans mettaient le brassard et le voile qu’elles avaient apporté, soigneusement dissimulé sous leur cape. Les volets étaient bien clos pour que la lumière des cierges ne soit pas aperçue du dehors.
Jean-Marie fit sa première communion avec beaucoup de foi. Plus tard il dit : « Ô mon Dieu, quelle joie pour un chrétien qui, en se levant de la Table sainte, s’en va avec tout le Ciel dans son cœur. »
Pendant la guerre civile espagnole, en 1937, un groupe de réfugiés rejoignait la « zone libre » pour fuir la persécution religieuse et politique, par des chemins de contrebandiers à travers les Pyrénées.
La marche était longue et épuisante. L’un des membres de l’expédition fit connaître sa condition de prêtre, s’offrant à célébrer la messe en pleine nature. Ce faisant, il s’exposait à une expédition sommaire en cas de capture. Ce prêtre n’était autre que Josémaria Escriva, le fondateur de l’Opus Dei.
Un participant, qui ne le connaissait pas, a écrit dans son journal :
« À genoux, presque allongé, un prêtre qui marche avec nous célèbre la Messe sur un rocher. Il ne la dit pas comme tous les autres prêtres dans les églises. Ses paroles claires et venant du fond du cœur, vous fendent l’âme. Je n’ai jamais assisté à une Messe pareille : est-ce la circonstance ou ce prêtre est-il un saint ? »
Un prêtre racontait que jadis, étant enfant, il vivait au Maroc et qu’il avait l’habitude de parler avec un voisin de religion musulmane.
S’intéressant aux coutumes catholiques, ce voisin avait demandé à l’enfant en quoi consistait sa foi. Celui-ci, le futur prêtre, dit qu’il contemplait Dieu face à face dans le Saint-Sacrement, et que, lors de la Messe, il parvenait à une pleine union avec Lui au moment de la Communion, comme personne au monde.
Le musulman, étonné par tout ce que lui racontait l’enfant, s’exclama :
« Quelle chance vous avez, vous les chrétiens, de pouvoir vous unir en un même corps avec votre Dieu chaque jour ! »
A cette remarque, l’enfant précisa que ce n’était réellement nécessaire que les dimanches et jours de grande fête, et qu’il n’y avait pas d’obligation pour les autres jours. Le musulman, manifestement contrarié, lui dit :
« Alors, ne me mens pas : ou bien tout ce que tu m’as dit n’est que mensonge, ou bien tu n’y crois pas toi-même. »
L’enfant se mit à réfléchir, et se dit :
« C’est vrai que l’Eglise ne nous oblige gravement à aller à la Messe que les dimanches et les jours de grande fête ; mais comment une personne qui voudrait être vraiment amie de Dieu, pourrait-elle laisser passer une seule journée sans communier ou sans rendre visite au Tabernacle, si elle a la possibilité de le faire ? »
J’ai pu un jour assister à la Messe du pape Léon XIII, nous a dit un vénérable prêtre, et aucun livre que j’ai pu lire sur la Messe ni aucun sermon que j’ai entendu prononcer n’a produit sur moi une aussi profonde impression. Cinquante années ont passé depuis cet heureux jour et jamais je n’ai oublié cette Messe et le Saint Père. Je n’ai moi-même jamais célébré la Messe sans tenter d’imiter la dévotion qu’il a manifestée dans sa Messe.
Le Pape avait alors quatre-vingt-cinq ans et il me parut faible et bien courbé lorsqu’il entra dans la chapelle. Mais en se dirigeant vers l’autel, il était rempli d’une vie et d’une énergie nouvelles.
Il a commencé le Saint Sacrifice absorbé dans une profonde dévotion. Tous ses gestes, tous ses mouvements, sa prononciation lente et distincte des paroles montraient clairement qu’il se sentait en présence même de Dieu. Au moment de la Consécration, son visage s’éclaira d’une magnifique lumière, ses grands yeux brillèrent et toute son expression suggérait qu’il regardait le Tout-Puissant et conversait avec lui.
Il prit l’Hostie entre ses mains avec une révérence extrême et prononça les paroles solennelles de la Consécration, de toute évidence avec la pleine compréhension de l’acte extraordinaire qu’il accomplissait.
Puis il s’agenouilla comme s’il se trouvait devant le trône de Dieu dans le ciel, il éleva l’Hostie et la fixa avec ravissement avant de la déposer lentement sur le corporal.
Il manifesta la même onction et la même foi vivante à la Consécration du très Précieux Sang.
Jusqu’à la communion, sa ferveur était à chaque instant visible.
À l’Agnus Dei, il semblait parler face à face avec Dieu.
Je n’ose décrire avec quel amour il consomma la sainte Hostie et but le Précieux Sang de Jésus.
Et pourtant la Messe ne durait pas très longtemps, toute la cérémonie était simple, mais si impressionnante que, comme je l’ai dit, elle est restée vivante devant mes yeux depuis cinquante longues années.
Dans la banlieue de Sienne en Italie, en 1330, il avait été demandé à un prêtre d’aller administrer le Saint-Sacrement à un paysan malade. il prit une hostie consacrée et la déposa sans respect entre les pages de son bréviaire qu’il serra sous son bras. Après avoir confessé le malade, le prêtre ouvrit le livre et constata avec bouleversement que l’Hostie consacrée était rouge de sang frais au point d’en imprégner les deux pages entre lesquelles elle se trouvait.
Confus et repenti, le prêtre se rendit auprès du Père Fidati. Après avoir constaté le prodige, le Père Fidati pardonna au prêtre et demanda de pouvoir conserver les deux pages tachées de sang. Celle à laquelle l’hostie consacrée était restée collée fut placée à Cascia, dans l’église annexe du couvent de Saint-Augustin où elle fut vénérée pendant plus de cinq siècles.
De nombreuses personnes voient dans les taches de sang comme l’expression du visage d’un homme qui souffre.
Un des paroissiens de saint Philippe Néri quittait habituellement la messe dès qu’il avait communié, sans rendre grâce. On dit que saint Philippe Néri demanda à des enfants de chœur portant des cierges de l’accompagner. Dès qu’il sortit de l’église, les enfants de chœur se postèrent en escorte. L’homme fut surpris et demanda au prêtre la cause de cette cérémonie. Saint Philippe lui répondit qu’il espérait que ceci l’aiderait à réaliser la valeur du don qu’il venait de recevoir.
L’homme se rendit compte de sa légèreté, et fit dès lors un bon moment d’action de grâces à la fin de la Messe.
Le bienheureux Jean de Mantoue, dit le Bon, avait pour compagnon un ermite, qui ne pouvait comprendre comment les paroles d’un simple prêtre avaient le pouvoir de changer la substance du pain et du vin, en celle du Corps et du Sang de Jésus-Christ ; il avait même prêté quelque consentement au doute que le démon lui avait suggéré sur ce point.
Le bon serviteur de Dieu s’étant aperçu de son erreur, le conduisit à une fontaine, et y ayant puisé une coupe d’eau, il la lui donna à boire.
L’autre l’ayant bue, confessa qu’il n’avait jamais goûté de vin aussi délicieux.
« Eh bien, mon frère, lui dit alors Jean, vois-tu le miracle ? Si Dieu a permis que l’eau ait été changée en vin par moi, homme misérable, pourquoi ne croirais-tu pas que, par le moyen des paroles du prêtre, qui sont après tout les paroles de Dieu, la substance du pain et du vin est changée en la substance du Corps et du Sang de Jésus-Christ ? »
Une sainte âme, éprise d’amour pour Dieu, soulageait son cœur par mille tendres désirs.
« Mon Dieu, lui disait-elle, je voudrais avoir autant de cœurs et de langues qu’il y a de feuilles dans les arbres, d’atomes dans l’air et de gouttes d’eau dans l’Océan, pour vous aimer et vous honorer autant que vous le méritez.
« Oh ! si j’avais toutes les créatures en mon pouvoir, je voudrais les mettre à vos pieds, afin qu’elles fondent d’amour pour vous ; mais je voudrais vous aimer plus qu’elles toutes ensemble, plus que tous les anges, plus que tous les saints, plus que tout le ciel. »
Un jour qu’elle formait ce désir avec plus de ferveur que de coutume, Notre-Seigneur lui répondit : « Console-toi, ma fille, car avec une seule Messe que tu entendras dévotement, tu me rendras toute la gloire que tu désires et infiniment plus encore. »
Saint Louis de France, qui a travaillé plus durement peut-être qu’aucun sujet de son royaume et qui fut un des meilleurs et des plus glorieux souverains qui régnèrent jamais sur le royaume de France, trouvait le temps d’entendre deux à trois Messes par jour !
Des courtisans lui ont suggéré que peut-être il se surmenait en assistant si souvent à la Messe. Le roi a répondu :
« Si je passais bien plus de temps à m’adonner aux plaisirs de la chasse, ou à recevoir mes amis au cours de banquets somptueux, ou si je fréquentais plusieurs heures par jour les théâtres et les lieux d’amusement, vous ne me reprocheriez pas de consacrer trop de temps aux plaisirs.
« Vous oubliez, mes bons amis, qu’en entendant Messe je n’obtiens pas seulement pour moi-même d’innombrables bénédictions, mais que je confère ainsi à mon royaume les avantages les plus importants, bien plus que je ne pourrais le faire d’aucune autre manière. »
Cette réponse de St Louis pourrait être adressée à ces milliers de chrétiens indifférents et apathiques qui pourraient facilement entendre la Messe chaque jour et qui ne le font pas.
Le célèbre général et héros, Simon de Montfort, avec seulement 800 cavaliers et quelques fantassins, se trouva surpris dans la ville de Muret par une armée de 40 000 hommes conduite par le roi d’Aragon et Raimond VI, comte de Toulouse, qui avait épousé la cause des Albigeois hérétiques. Il entendait la Messe lorsque ses officiers vinrent lui annoncer que l’armée des assiégeants était en marche pour attaquer la ville.
« Laissez-moi d’abord finir la Messe, répliqua-t-il, après quoi je serai à vous. »
Il se hâta ensuite de rejoindre l’endroit où ses forces déjà rassemblées l’attendaient, les invita à mettre en Dieu leur confiance et, donnant l’ordre d’ouvrir toutes grandes les portes de la ville, il chargea en plein cœur de l’armée qui s’approchait, sema la panique dans ses rangs, abattit le roi d’Aragon lui-même et remporta une glorieuse victoire.
L’empereur germanique Otton avait un jour convoqué un conseil de ses officiers supérieurs et de ses conseillers qui devait avoir lieu aux petites heures dans le palais de Worms.
Le duc de Bohème, un des princes qui devait assister au conseil, avait pour habitude d’entendre la Messe chaque jour et il arriva par conséquent en retard au palais royal.
Ce retard mit l’empereur en furie et, sans attendre le duc, il commença le conseil en donnant l’ordre à tous ceux qui étaient présents de ne pas rendre hommage au duc ni de le saluer lorsqu’il arriverait.
Peu de temps après, le duc pénétra dans la chambre du conseil et à la surprise générale, l’empereur, qui parut d’abord étonné, se leva en hâte et témoigna de grandes marques de respect au duc. Après qu’on eut discuté des importantes affaires du royaume, l’empereur Otton, remarquant la mine surprise des seigneurs et des princes devant son changement d’attitude, expliqua : « Comment, dit-il, vous n’avez pas vu qu’il est entré accompagné de deux anges, un de chaque côté ? Je n’ai pas osé lui manifester mon ressentiment. »
14. Les saints et la Messe
• St Dominique avait l’habitude de passer la nuit en prière devant le Saint Sacrement. Le matin, il célébrait la Messe avec la ferveur d’un séraphin, et il était parfois si rempli d’amour et de ravissement que son corps s’élevait dans les airs et que son visage rayonnait d’une lumière surnaturelle.
• St Jean de la Croix disait la Messe avec un amour et une dévotion extraordinaires.
Un jour, après avoir prononcé les paroles de la Consécration, une lumière si brillante irradiait de son visage que beaucoup de ceux qui étaient présents dans l’église se sont rassemblés autour de l’autel pour admirer cette merveilleuse lumière.
Après la Messe, le supérieur le pria de dire ce qui s’était passé et le saint répondit :
« Au moment de la Consécration, Dieu s’est révélé à moi dans une telle majesté et une telle gloire que j’ai craint de ne pouvoir continuer la Messe. »
• Le bienheureux Jean d’Alverne disait la Messe avec une dévotion semblable. Le jour de la fête de l’Assomption, son âme était si remplie de sainte crainte et d’émotion qu’il s’efforça vainement de prononcer les paroles de la Consécration. Il commença et s’arrêta ; puis il recommença et s’arrêta de nouveau. Son supérieur, voyant son trouble, l’aida à réciter toute la formule.
À peine eut-il fini de prononcer les paroles que le bienheureux Jean vit la sainte Hostie prendre la forme du Divin Enfant et il était si bouleversé que deux prêtres ont dû l’aider à terminer le Saint Sacrifice.
Nous lisons dans les révélations de Ste Brigitte : « Un jour que j’assistais au Saint Sacrifice, j’ai vu un nombre immense de saints anges descendre et se rassembler autour de l’autel en contemplant le prêtre. Ils chantaient des cantiques célestes qui ravissaient mon cœur ; le Ciel lui-même semblait contempler le grand Sacrifice. Et pourtant, pauvres et misérables créatures que nous sommes, nous assistons à la Messe avec si peu d’amour, de ravissement et de respect !
Oh, si Dieu voulait nous ouvrir les yeux, que de merveilles ne verrions-nous pas ! »
Lorsque le bienheureux Henri Suso disait la Messe, les anges se rassemblaient en formes visibles autour de l’autel et certains s’approchaient de lui dans des ravissements d’amour. C’est cela qui se produit à chaque Messe, même si nous ne le voyons pas.
Les catholiques pensent-ils parfois à cette extraordinaire vérité ? À la Messe, ils prient en compagnie de milliers d’anges du Seigneur.
• Le père de Saint Grégoire de Nysse était tombé dangereusement malade et se mourait. Le malade était dans un tel état de faiblesse qu’il pouvait à peine faire le moindre mouvement. Son pouls était très faible et il était incapable de se nourrir. Finalement, il perdit totalement connaissance.
Sa famille, ne comptant plus sur les moyens humains, plaça sa foi en Dieu. Ils se rendirent à l’église où une Messe fut dite pour le rétablissement du malade.
À leur retour, tout danger était écarté et le patient recouvra bientôt la santé.
• Le saint curé d’Ars était gravement malade et malgré les soins des médecins son état s’aggravait rapidement de sorte que l’on perdait tout espoir de le voir revenir à la vie.
Il demanda qu’une Messe soit célébrée à l’autel de sainte Philomène. À la fin de la Messe, il était complètement guéri.
• A Lisbonne, une dame se mourait d’une maladie mortelle. Les médecins avaient perdu tout espoir de la guérir. Elle souffrait d’un cancer malin qui était si développé qu’aucune opération n’était possible. Son confesseur suggéra que l’on dise une Messe pour qu’elle soit complètement guérie. La mourante accepta le conseil avec joie. La malade recouvra rapidement la santé à la grande joie de ses amis et à la totale surprise de ses médecins.
La ville de Turin fut prise d’assaut par les Français en 1640. Quand la résistance prit fin commencèrent les massacres et le sac de la ville. Un certain nombre de Turinois se réfugièrent discrètement sur le mont des Capucins et précisément dans l’église avec l’espoir que la sainteté du lieu inspirerait quelque retenue de la part des ennemis. Ce ne fut pas le cas. Une troupe de Français pénétrèrent dans le Temple et commencèrent à malmener les réfugiés. Un soldat se précipite sur l’Autel majeur, force le Tabernacle et se prépare à saisir les Vases Sacrés avec les saintes Hosties. Mais si les réfugiés n’étaient pas en mesure de se défendre, Jésus, Lui, pouvait le faire. Et il ne permit pas cette profanation. Voici qu’une grande flamme s’échappe du Tabernacle et investit entièrement le soldat. Le voilà qui hurle de terreur et s’enfuit couvert de brûlures. Les autres soldats, témoins du fait. prennent eux aussi la fuite. Les réfugiés qui avaient tout vu remercièrent avec émotion Jésus Eucharistie, diffusèrent la nouvelle du miracle et firent en sorte que le fait soit consigné dans l’histoire. Qui va aujourd’hui visiter l’église sur le mont des Capucins au-delà du Pô, aperçoit un grand tableau qui reproduit la scène du sac de la ville et la bouffée de flammes du Tabernacle.
Les vols dans l’Église sont assez fréquents. Les voleurs savent que les vases sacrés sont habituellement de métal précieux, et ils n’hésitent pas à briser le Tabernacle pour s’en emparer. Le 14 avril 1730 il y a un vol sacrilège dans l’église saint François à Sienne. On emporte le ciboire qui contient 350 Hosties. Après recherches, on retrouve la petite croix et le voile du ciboire. L’Archevêque ordonne des prières publiques de réparation pour l’outrage fait à Dieu. Le Seigneur fait en sorte qu’on retrouve les Hosties consacrées. Un enfant de choeur de l’église voisine sainte Marie de Provenzano aperçoit dans la corbeille des offrandes quelque chose de couleur blanche. Il avertit le prêtre.
Celui-ci se rend personnellement compte du fait. Il pense que ces particules blanches pourraient bien être en fait les hosties volées dans l’église saint François. Il en avertit l’Archevêque. On apporte la corbeille en présence de nombreux prêtres et de l’Archevêque lui-même, et on y dénombre 348 hosties et quelques fragments.
Jusque-là, rien d’extraordinaire. Le temps arrange tout, et les hosties habituellement après un certain temps, tombent en poussière. Mais dans le cas présent, il s’agit d’hosties spéciales.
Voilà plus de deux siècles qu’elles sont conservées intactes, avec leur couleur, leur goût et formes habituelles. On fait alors une expertise : on met dans le même ciboire d’autres hosties non consacrées. Après un certain temps ces dernières sont tombées en poussière. En 1914 on renouvelle l’expérience. Sont présents d’éminents personnages dont l’illustre Professeur Joseph Toniolo. On met d’autres hosties dans un vase en verre que l’on renferme dans le ciboire miraculeux.
Aujourd’hui on peut voir ces hosties, en partie effritées, alors que les miraculeuses sont intactes. Le Professeur Toniolo a obtenu la faveur de communier avec une de ces Hosties prodigieuses. Interrogé à ce sujet, il répondit : cette Hostie a le même goût que celles de confection récente.
Dans l’église de la Toussaint à Cracovie, la nuit de la fête du Saint-Sacrement, en 1345, des voleurs commirent un sacrilège. Ils défoncèrent le Tabernacle et prirent le ciboire qui contenait les saintes Hosties. Déception : Ils ont remarqué que le vase sacré n’est pas en métal précieux. Alors, dépités, en passant le long d’un marais, ils y jettent le ciboire avec les Hosties consacrées. Jésus-Hostie, pour réveiller la foi dans les âmes et pour susciter des actes de réparations, fit un miracle. Pendant trois nuits consécutives un globe de lumière parut sur le marais. Du haut de la ville, tous voyaient ce feu étrange, et personne ne pouvait en deviner la cause. Comme ce globe de feu gardait toujours le même aspect, Les habitants de Cracovie crurent à un fait de fantasmagorie. Manifestation diabolique ? Quelque grand châtiment en perspective sur la ville !?...
L’Évêque pensa qu’il s’agissait sans doute d’un avertissement du Ciel et il ordonna aux fidèles de jeûner pour obtenir la lumière de Dieu. Après quelque temps, beaucoup de personnes se rendirent auprès de ce marais mystérieux et l’Évêque lui-même les rejoignit. Quelques hommes courageux finirent par s’approcher du globe de feu, et fouillant dans les herbes et la boue, en pleine nuit, retrouvèrent le ciboire avec les Hosties. Et le globe de feu disparut. On emporta en procession, à la cathédrale, le Saint Sacrement et on fit des actes de réparations pour le sacrilège commis. C’était au temps du saint roi Casimir. Le saint, pour rappeler aux générations futures le souvenir d’un si grand miracle fit construire sur les lieux un magnifique sanctuaire auquel fut donné le nom de Temple du Corpus Christi. Il voulut en outre que dans les environs de l’endroit on commençât à édifier une cité qui porte aujourd’hui le nom de Cité Casimir.
En 1924 un groupe de petits garçons se préparaient à leur première communion. Parmi eux se distinguait un certain Guy de Fontgaland. Le visage rayonnant, profondément recueilli, Les yeux fixés sur l’Autel, il soupirait après l’instant de s’unir à Jésus. Le Seigneur voulut récompenser la manière dont il s’était préparé à sa première communion. A peine a-t-il reçu la sainte Hostie que Jésus lui apparaît et lui parle :
« Guy, m’aimes-tu ?
— Oui, mon Jésus, je t’aime.
— Préfères-tu rester loin de moi, ou venir au Paradis ?
— Venir de suite avec toi.
— Sois tranquille ! Tu vas rester encore un an sur la terre et après ce temps tu viendras au Ciel. Ne dis pas cela de suite à ta mère, car elle aurait trop de peine. Dans ta dernière maladie, avant de mourir, tu lui diras tout ! »
Jésus disparaît et laisse le petit Guy avec l’Hostie consacrée dans le coeur. Il était très ému. La pensée de ne pouvoir dire à personne sa vision, lui pesait au coeur.
« Guy, lui dit dans la suite sa maman, pourquoi ne t’amuses-tu plus comme autrefois ?
— Les jeux ne m’intéressent plus !
— Et pourquoi ne t’appliques-tu pas à l’étude comme avant ?
— Maman, l’étude ne m’attire plus !
— Mais pourquoi te troubles-tu en parlant ? »
Guy se tut et se retira en méditant. Un an après sa première communion, le petit était sur son lit de mort ; alors il révéla tout à sa mère. Aujourd’hui Guy de Fontgaland est du nombre des serviteurs de Dieu, et de grandes grâces sont obtenues par son intercession.
Pierre Damien a perdu son père et sa mère peu après sa naissance. Un de ses frères l’a adopté, mais l’a traité avec une extrême dureté, l’obligeant à de pénibles travaux et lui donnant à peine de quoi manger et se vêtir.
Un jour, Pierre trouva une pièce d’argent qui représentait pour lui une petite fortune. Un ami lui dit qu’il pouvait en conscience la garder pour lui puisque le propriétaire était introuvable.
La seule difficulté était de décider ce dont il avait le plus besoin, car il manquait de tout.
En retournant la question de sa tête, l’idée lui vint qu’il pourrait faire mieux encore, c’est-à-dire faire dire une Messe pour les âmes du Purgatoire, spécialement pour le repos de l’âme de ses chers parents. Au prix d’un grand sacrifice, il mit son projet à exécution et fit dire une Messe.
Sa fortune connut alors un changement immédiat.
Son frère aîné lui rendit visite et, horrifié par les brutalités infligées à cet enfant, fit en sorte qu’il fût confié à ses soins. Il le vêtit et le nourrit comme son propre fils, l’éleva et prit soin de lui avec la plus grande affection. Il reçut grâce sur grâce. Ses merveilleux talents furent bientôt révélés et il accéda rapidement à la prêtrise ; peu de temps après, il fut élevé à l’épiscopat et, finalement, il fut fait cardinal.
Des miracles attestaient de sa grande sainteté de sorte qu’à sa mort, il fut canonisé et déclaré docteur de l’Église. Toutes ces merveilleuses grâces ont découlé, comme d’une fontaine, de cette seule Messe.
Le 6 juin 1453, la ville de Turin fut témoin d’un grand miracle eucharistique. Dès cette époque et dans la suite elle fut appelée la ville du Saint-Sacrement. A ce temps-là il y avait des guérillas vers les frontières françaises. La petite ville d’Exilles était tombée aux mains de l’ennemi. Un homme, avide de richesses, en profite pour s’emparer d’objets précieux. Il pénètre dans l’église, force le Tabernacle et prend l’Ostensoir, contenant l’Hostie consacrée ; il l’enferme dans un sac avec d’autres objets volés, charge le tout sur son âne et s’enfuit. Il traverse Suse, Rivoli et arrive à Turin, se croyant alors en sécurité. C’est aux premières heures du matin. Arrivé sur la place de Saint-Silvestre, voici que l’âne tombe à terre et ne peut se relever.
Craignant d’être découvert. le voleur veut continuer sa marche et il frappe la pauvre bête pour la faire remettre sur pieds.
Tout à coup, le sac d’objets volés s’ouvre de lui-même, l’Ostensoir s’en échappe et commence à s’élever dans les airs. Le voleur s’enfuit.
L’Ostensoir monte graduellement dans le ciel, projette une lumière étrange, allant toujours en augmentant, bientôt elle donne l’aspect d’un autre soleil. Les passants sont émerveillés devant un tel prodige.
Les gens accourent en grand nombre sans arrêt. C’est ainsi que vingt mille personnes environ sont témoins du miracle. L’Évêque de Turin,
Monseigneur Louis de Marche si est aussitôt mis au courant de l’événement. Il fait organiser un pieux cortège auquel prennent part, outre les prêtres, les principales autorités de la ville. Tous prient avec ferveur ; l’émotion gagne tout le monde. L’Évêque supplie Dieu de faire descendre l’Ostensoir. Et voici que la lunule du vase sacré s’ouvre, l’Hostie consacrée demeure en l’air, et l’Ostensoir vide, descend lentement jusqu’à proximité de la terre. L’Éminent Prélat fait apporter sur les lieux un précieux calice pour y déposer l’Hostie consacrée qui est encore suspendue en l’air. "Reste avec nous, dit l’Évêque, reste avec nous, ô Seigneur, car voici le soir qui approche !" Alors l’Hostie se met à descendre lentement. laissant dans l’espace une traînée de lumière, et finalement se place d’elle-même dans le calice. Le miracle a pris fin.
L’Évêque transporte Jésus Eucharistie dans sa cathédrale. Il informe ensuite le Saint-Siège de cet événement miraculeux. Cette Hostie prodigieuse sera conservée pour commémorer ce fait durant tout un siècle, et puis, sur l’Ordre du Pape, sera consommée. Les citadins élevèrent sur les lieux du prodige un magnifique temple qui sera appelé l’Église du Miracle ou du Corps du Christ. Les voyageurs qui vont à Turin peuvent voir rue Saint-Silvestre, le majestueux sanctuaire. A l’intérieur, vers le centre, mais un peu de côté, une dalle entourée d’une grille. Cette pierre porte l’antique inscription que voici :Ici le 6 juin 1453
Est tombée à genoux la bête de somme qui portait
Le Corps du Seigneur.
Ici l’Hostie sacrée, s’échappant de ses liens, s’est élevée en l’air.
Ici elle s’est déposée doucement dans les mains des Turinois.
Ici donc, en souvenir de ce prodige,
Pliez à terre les genoux
Vénérez et craignez ce Saint Lieu.
Sous les portiques de la place municipale il y a une autre pierre qui rappelle le miracle. A la mairie même de Turin, on conserve encore les signatures des autorités civiles et militaires qui furent témoins des faits. Ces signatures peuvent être vues par tous les visiteurs. Dans la cathédrale, dédiée à Saint Jean-Baptiste, est conservé le calice dans lequel s’est déposée l’Hostie du miracle. C’est avec ce calice que chaque année le Cardinal de Turin célèbre la sainte messe. Les visiteurs peuvent, eux aussi, voir ce calice.
Le Père Matteo Crawley, décédé depuis quelques années seulement, a raconté ce qui suit : Une petite fille vient me trouver pour se confesser. Après sa confession, elle me dit : Père, chaque jour, je vois Jésus.
— Et à quel moment le vois-tu ?
— Dès que j’ai reçu la communion et suis revenue à ma place ; il se met à côté de moi, et nous parlons ensemble.
— Et les autres personnes ne le voient-elles pas aussi ?
— Je ne sais pas.
— Et que te dit-il ?
— Il me dit toujours qu’il me veut du bien et désire être aimé beaucoup de moi.
— Sous quelle forme le vois-tu ?
— Comme un tout petit enfant.
— Et que lui demandes-tu ?
— Rien. Qu’est-ce que je pourrais bien lui demander ?
Le Père Matteo continue : J’ai voulu m’assurer si vraiment Jésus apparaissait à la petite, et je la soumis à une épreuve. Puis il continue :
— Écoute, petite, la première fois que tu verras Jésus dans la communion, tu lui diras ceci. "Mon confesseur désire recevoir un pécheur à convertir, envoie-le lui ! " Et puis tu viendras me dire ce que Jésus t’aura répondu. Le lendemain, après la messe, la petite se présente à nouveau au confessionnal.
— Père, Jésus est venu et m’a dit que le pécheur en question viendra de suite vous trouver. En même temps, continue le Père, j’aperçus une personne qui entrait dans l’église.
— Père, le pécheur à convertir vient d’entrer à l’église. Je sortis du confessionnal et me dirigeai vers le fond de l’église. Se tenait là un homme au visage bouleversé et semblant vouloir me parler.
— Mon Révérend, me dit-il, je désire avoir l’explication d’un certain phénomène. Il y a si longtemps que je ne suis pas entré dans une église. Il y a une demi-heure que j’entends comme une voix au-dedans de moi : ’’Entre, entre dans l’église. Confesse-toi !" Cette voix était tellement impérieuse, que n’en pouvant plus, passant près d’ici, je me suis décidé à entrer. Et je crois que si je ne me confessais pas, je ne pourrais plus rester en paix !
— Remerciez Dieu qui vous a appelé à faire pénitence.
Venez à la sacristie pour que je vous entende en confession.
Le Père Crawley conclut : la preuve de l’apparition de Jésus à la petite fille a été la conversion de ce pécheur.