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samedi 8 février 2025, par
La notation est d’abord l’expression d’un jugement, à partir d’une proportion, sur l’échelle des savoirs et des savoir-faire proposés pour une année, ou un trimestre, donnés. Par là, c’est aussi un langage, qui permet à l’établissement suivant de savoir où en est l’élève. C’est enfin un moyen de pression, mesurant ce qui reste à parcourir à l’élève pour atteindre le niveau auquel il aspire.
Réserver néanmoins le zéro à la copie non rendue ! Un élève peut avoir 20/20, puisque le sens de ce résultat est : il a atteint le niveau requis par rapport à ce qui est demandé pour sa classe. En mathématiques, en grammaire ou en version, cette note est fréquente. Néanmoins, certaines matières ont une échelle de notes plus restreinte : en rédaction, il sera difficile de descendre en-dessous de 4, et d’atteindre le 20… Les élèves le savent, et le fait de pouvoir atteindre le 20 sera pour eux un motif de se dépasser : n’en soyons pas avares, et sachons donner des 20 même en rédaction.
Dans un devoir d’histoire ou de sciences, et même en rédaction, on ne saurait dépasser les deux points en moins pour l’orthographe ou la présentation ; en cumulant les deux, on peut enlever jusqu’à 4 points, mais en usant d’indulgence. Par exemple, en rédaction, enlever 1 point pour 6 fautes, 2 points pour 12. La rédaction des réponses, négligence de méthode, ne saurait ôter plus de 2 points au total : c’est avant tout le contenu qui compte.
De nombreux élèves, s’ils ont atteint la moyenne de 12, cessent de travailler. Faut-il pour autant maintenir toute la classe en-dessous de 12 ? Certainement pas, c’est démotivant ! Un tiers de la classe doit se situer, si possible, au-dessus de 15 (au collège). Et la moitié au-dessus de 13, sinon on peut parler de « constante macabre », avec la moitié d’une classe dans l’échec scolaire. La joie du 20 est diffusive, comme la tristesse de celui qui n’a « que » 19.
L’élément ci-dessus s’appelle le « bandeau ». La grande présentation est utilisée pour la plupart des devoirs, car elle permet au professeur d’exprimer ses appréciations. La hauteur du bandeau est de 4 carreaux.
Elle comprend le nom de l’élève, le titre du devoir, et la date, mais pas le bandeau. Pour la note, l’élève marque, dans la marge supérieure, un cercle : /20 (ou /10).
Faute catastrophique pour un examen national, mais dans une classe, c’est simplement une perte de temps pour le professeur. À sanctionner, entre -1 et -2 points. Si l’élève ne met que son prénom, par une habitude du primaire, lui indiquer de compléter, mais considérer qu’il s’est identifié… Avec mes classes (6e et 4e), au tableau, avant d’écrire le sujet du devoir, je place au coin gauche : N° / NOM / Prénom / Classe. À droite, j’écris la date ; au centre, le titre, et je dessine la présentation attendue, y compris la marge de la feuille.
Dans École Directe, on peut noter sur 10, mais une note sur 10 ou sur 5, coefficient 1, est l’équivalent d’une note sur 20. On peut aussi cumuler des notes, en additionnant deux notes successives sur 10. Cela permet d’économiser des notes, et autorise un rattrapage.
Le coefficient par défaut est le coefficient 1. Une note coeff. 0,5 est considérée comme négligeable par les élèves : ne l’utiliser que pour noter un travail de rattrapage très facile. Au-delà du coeff. 6, la pression psychologique est écrasante sur l’élève et ses parents. Noter une composition entre coeff. 3 et 6, suivant le nombre de notes données dans le trimestre : le coeff. des compositions doit se situer entre le tiers et la moitié de ceux du trimestre.
L’appréciation donne aux parents et à l’élève une information importante à propos de la note. Elle permet notamment de savoir si on considère qu’un élève qui a 12 est un élève bon, moyen ou faible…
En règle générale, veiller à ce qu’elle soit positive. Remarquer le progrès s’il y en a un, les efforts d’écriture si c’est le cas. Ne pas attendre que l’effort se soit poursuivi sur une longue période : l’élève poursuivra son effort si nous avons su l’encourager à temps. De même pour la propreté. L’appréciation doit, si possible, montrer à l’élève comment progresser. C’est encore plus vrai si l’élève a une très bonne note : l’appréciation peut être TB ou excellent, l’élève verra en marge dans le devoir ce qui lui a fait perdre quelques points.
L’appréciation est une manière de nouer une relation avec l’élève et avec les parents, en aucun cas un défoulement. N’indiquer qu’un ou deux points à améliorer, en dégageant l’essentiel.