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La maturité

vendredi 25 août 2023, par Silvestre Baudrillart

A. De quoi s’agit-il ?

• La maturité est l’harmonie entre l’âge physique et l’âge mental, dans le but de se rapprocher de l’adulte responsable que chacun de nous est appelé à être.
• Les vertus sont liées entre elles et doivent se développer harmonieusement.
• Le chrétien tend à « constituer cet Homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ. » (Ep 4, 13)
• La maturité peut s’acquérir jeune :
« Aux âmes bien nées,
La valeur n’attend point le nombre des années. » (Corneille, Le Cid, II, 2)
• Pour le chrétien, la maturité suppose le développement des sept vertus : foi, espérance et charité, prudence, justice, force et tempérance, et des dons de l’Esprit-Saint.
• Elle commence dans le jugement : « Pour le jugement soyez des hommes mûrs. » (1 Co 14, 20)

B. Je me teste : suis-je mûr ?

1) Manifestations d’immaturité
• L’instabilité : « Garde-toi de cette maladie du caractère qui a pour symptômes l’instabilité en tout, la légèreté en actes et en paroles, l’étourderie... : la frivolité, en un mot. » (St Josémaria, Chemin, 17)
• La velléité : vouloir sans vouloir réellement, sans aller jusqu’au bout de ses désirs.
• La procrastination : remettre toujours au lendemain ses projets, son travail.
• La lâcheté : « Tu persistes à demeurer mondain, frivole, étourdi parce que tu es lâche. Qu’est-ce que ce refus de t’affronter toi-même sinon de la lâcheté ? » (St Josémaria, Chemin, 18)
• L’entêtement et l’arrogance : à défaut de savoir vraiment ce qu’on veut, on en donne l’apparence par une attitude raide et sèche.
• Jouer à l’enfant : à partir d’un certain âge, on ne peut plus se réfugier dans l’enfance.
• Une attitude de moquerie permanente : ne rien prendre au sérieux.

2) Manifestations de maturité
• La cohérence entre affirmations et actes.
« Ce qu’il y a à faire on le fait... Sans hésiter... Sans ménagements. » (St Josémaria, Chemin, 17)
• Un esprit de responsabilité accrue : aller jusqu’au bout des tâches confiées.
• La connaissance de ses limites propres. L’immature, lui, se croit tout-puissant.
• L’autonomie dans le travail et les charges. A-t-on besoin de me rappeler mon travail ?
• Le fait de compter sur la grâce de Dieu.
• La réactivité. La personne mûre ne laisse pas traîner une affaire.
• La résistance aux caprices. Celui qui sait où il va ne s’arrête pas à chaque tournant.
• La capacité à planifier.

C. Comment mûrir ?

1) Être réaliste
• Ne pas fixer trop haut la barre, ni pour soi, ni pour les autres. Dans le cas contraire, on risque de se décourager.
• Ne pas être trop indulgent : ne rien exiger de soi ni des autres, c’est souvent de la lâcheté. « Foi, joie, optimisme. — Mais pas la sottise de fermer les yeux à la réalité. » (St Josémaria, Chemin, 40)

2) Dans le jugement
• Je ne me laisse pas entraîner par les rêveries, les slogans ou les modes.
• J’accepte de prendre conseil, mais ce n’est pas l’avis des autres qui détermine mon jugement.
• J’accepte les décisions des parents, comprenant que je n’ai pas toutes les données.
• J’assume les décisions que je prends, sans rejeter la responsabilité sur un autre.

3) Dans les affections
• Je sais qui je suis dans la famille, dans la classe ; j’accepte mes limites, je sais comment me situer sans bizarrerie.
• Je connais mes penchants naturels : passions, caprices… Je les accepte, et j’apprends à les canaliser au service d’objectifs plus larges.
• Face aux autres, je suis autonome, mais je suis aussi solidaire : j’aide et je rends service.
• Je m’efforce d’aimer les autres pour eux-mêmes et d’être discret. Mais je n’hésite pas à dire avec simplicité ce que j’éprouve.
• J’évite d’être agressif quand je suis contrarié.

4) Dans l’action
• Je sais prendre des initiatives, sans bouleverser la vie familiale ou celle de la classe.
• J’apprends à dire non, quand ce qu’on me propose n’est pas moralement bon, ou quand je sais que je ne pourrai pas tenir mes engagements.
• Je fonde mon action dans la prière. Sans la prière, je n’arriverai à rien de bon.
• Je m’investis pleinement dans le travail scolaire.
• En classe, je suis silencieux et concentré.
• Je fais le travail à l’avance, dès qu’il est donné, ou je m’organise pour avoir le temps de rendre une copie soignée.