Douces appréciations

Copie après copie, devoir après devoir, note après note...
Cours, interro, DST, corrigé, boulot, dodo...
La grande roue de la routine, qui roule et remonte sans cesse, et qui fait travailler les élèves...
Et en fin de trimestre, la petite musique de l’appréciation.
Attitude, travail, propreté. Y a-t-il eu une vraie amélioration de son comportement ?
A-t-il su remonter la pente après ses compositions de décembre ?
Est-il décidé à poursuivre ses progrès jusqu’au prochain trimestre, jusqu’au bout de l’année ?
Ne faut-il pas lui remonter quelque peu les bretelles, pour sanctionner son attitude déplorable, tout en lui laissant un petit espoir de retrouver notre estime, s’il redresse la barre ?
Avertir les parents, bien sûr, et préparer le terrain pour les grandes manoeuvres du troisième trimestre, quand il faudra annoncer le redoublement... ou faire en sorte que l’enfant évite la terrible sanction en s’amendant à temps, si c’est encore possible.
Jadis, on nous avait dit de diviser notre appréciation en trois : bilan de travail et de niveau, bilan de discipline, et conseils d’amélioration. Ce conseil est toujours valable.
N’a-t-on pas trop tendance à s’arrêter au double bilan, travail et discipline, alors que la vie continue, et que l’enfant poursuivra nécessairement sa scolarité, ici ou ailleurs ?
Se creuser la tête pour un petit conseil, adapté et pas trop formel.
Peut-être aussi une petite prière : les élèves ne sont-ils pas des enfants de Dieu, des frères en Jésus-Christ ? "Ce que vous avez fait à ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait" (Mt 25, 40). "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits : leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux" (Mt 18, 10).
Et surtout, ne pas y passer trop de temps, pour ne pas rendre la tâche fastidieuse. S’il y a une vie après les copies, il y en a aussi une après les appréciations !

Silvestre BAUDRILLART