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Diagnostiquer la dyslexie

dimanche 29 juin 2014, par Silvestre Baudrillart

Plusieurs auteurs mentionnent les erreurs commises par les dyslexiques :

1. une incapacité à prononcer un mot nouveau avec une tendance à conjecturer au petit bonheur sa structure phonétique : substitution devient « sustilution » ;

2. une impossibilité de détecter les différences entre les sons, les lettres et les mots : ou devient on ; en devient ne ; p/b/q/d sont confondus ainsi que m/n ; qu devient gu ; u devient n ;

3. une difficulté à ne pas perdre le fil de la .lecture et un embarras à quitter avec précision l’extrémité située à droite d’une ligne d’écriture pour le début de la ligne suivante situé à gauche. Mosse et Daniels décrivent cette inaptitude sous le nom de « dyslexie linéaire » ;

4. des mouvements de lèvres et l’articulation à voix basse des sons pendant les exercices de lecture silencieuse ;

5. une impossibilité de lire avec une compréhension complète ;

6. une prononciation incorrecte des voyelles, par exemple flocon/flacon ;

7. une confusion entre consonne sourde et consonne sonore : bord devient por, tombe/tompe, sauve/sofe, amusante/ amusande, gâchette/cachette.

8. un déplacement de lettres, cc qui peut entraîner une inversion de sons : tir devient tri, ou tri devient tir, aéroport devient aréoport ; ou bien le mot entier peut être transformé : dans les graphies complexes notamment, ien devient ein, ion devient oin., ian devient ain ;

9. une addition de phonèmes inappropriés réalisant des épenthèses : bleu devient beleu, marteau devient mareteau ;

10. une suppression de phonèmes dans un ensemble consonantique : partir devient pati ; ou une omission de syllabes : médicament devient mécament ;

11. une erreur d’un type tout à fait différent se produit lorsque l’enfant substitue un son à un autre, un mot à un autre (le pour la)

12. une addition de mots inappropriés : « une fois pendant un temps c’était vrai », à la place de « une fois c’était vrai » ;

13. une omission d’un genre particulier constatée dans le phénomène dit de « refus » : ainsi l’enfant essayant de lire « un des plus intéressants » peut dire « un des plus » et s’arrêter net ;

14. des erreurs de segmentation dans l’écriture : « larmoire » pour l’armoire ; « je remai si » pour « je remercie » ;

15. en lecture à haute voix : un non-respect du rythme, des phrases, de la ponctuation, des liaisons.

Outre les troubles de la lecture et de l’écriture, le dyslexique présente aussi des troubles du langage oral, comme le prouvent les tests de dénomination qui témoignent d’un accès déficient au lexique : le manque du mot est relativement fréquent, allant parfois jusqu’à de véritables troubles de la compréhension du langage oral.

Il faut noter aussi les difficultés d’apprentissage. Les règles de variation du g sont mal maîtrisées : garage devient garague, ou du s : faisant devient faissant, ou du c : citron devient kitron, des erreurs de segmentation et d’ordonnancement dont les plus fréquentes réalisent des inversions visant plus la facilitation que la fréquence d’usage : cla qui devient cal, sta qui devient sat. Les groupes consonantiques ou vocaliques peuvent aussi être prononcés de façon erronée.

On note aussi des troubles de la mémoire immédiate : on prononce 6, puis 5, puis 4 mots devant l’enfant en lui demandant d’être attentif, il n’en retient que 3.

Association « Puissance DYS »,

5 rue Pierre Chausson 75010 Paris – 01 40 40 90 37