Accueil > Société > Mariage homme-femme > Au nom de l’Enfant
- En ton nom, enfant de l’avenir,
- Je crie ma souffrance et mon désespoir.
- Moi, qui ai deux papas,
- Je crie : « Pourquoi ? »
- Moi, qui ai deux mamans,
- Je crie : « Comment ? »
- Pourquoi, comment suis-je comme cela ?
- Pourquoi avez-vous osé avec moi ?
- Je ne peux pas avoir deux papas,
- Je ne peux pas avoir deux mamans !
- Tout n’est pas possible, on ne peut pas tricher avec la nature.
- La nature, c’est ce qui naît.
- Mes papas, mes papas, de qui suis-je né ?
- Quelle est la femme dont le ventre m’a porté ?
- Où est cette maman dont j’entendais la voix ?
- Le ventre d’une maman, ce n’est pas une couveuse d’hôpital.
- Avec cette femme, je me suis promené,
- Pendant neuf mois je l’ai sentie rire ou pleurer,
- A travers les filtres des parois, j’entendais sa voix résonner.
- Où est cette voix à laquelle je m’étais habitué ?
- Si je l’entendais, j’en suis sûr, mon instinct m’avertirait.
- Mes papas, avez-vous une maman à me donner ?
- Mes mamans, peut-on être conçu sans un papa ?
- Mes mamans, mes mamans, où est mon père ?
- Où est cet homme qui m’a engendré ?
- Mes mamans, ne me mentez pas, de qui suis-je issu ?
- Pourquoi n’ai-je même pas le droit d’en savoir plus ?
- Je suis un enfant de nulle part,
- Un enfant du caprice et de la technologie,
- Je ne peux même pas en dire plus.
- Pourquoi, comment suis-je né ?
- Pourquoi n’ai-je même pas le droit de le savoir ?
- Ô lois, pourquoi vous êtes-vous mises au service du mensonge ?
- Ne deviez-vous pas protéger les faibles ?
- Silvestre Baudrillart, 17 mars 2013