Accueil > Littérature > Anthologie > H > HÉRÉDIA José-Maria de (1842-1905) > Après Cannes

Après Cannes

jeudi 30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

  • Un des consuls tué, l’autre fuit vers Linterne
  • Ou Venuse. L’Aufide a débordé, trop plein
  • De morts et d’armes. La foudre au Capitolin
  • Tombe, le bronze sue et le ciel rouge est terne.
  • En vain le Grand Pontife a fait un lectisterne
  • Et consulté deux fois l’oracle sibyllin ;
  • D’un long sanglot l’aïeul, la veuve, l’orphelin
  • Emplissent Rome en deuil que la terreur consterne.
  • Et chaque soir la foule allait aux aqueducs,
  • Plèbe, esclaves, enfants, femmes, vieillards caducs
  • Et tout ce que vomit Subure et l’ergastule ;
  • Tous anxieux de voir surgir, au dos vermeil
  • Des monts Sabins où luit l’oeil sanglant du soleil,
  • Le Chef borgne monté sur l’éléphant Gétule.

José-Maria de HÉRÉDIA (1842-1905)