Les Âmes du Purgatoire

A. Le Purgatoire

 • Le Purgatoire est un temps de purification, par lequel passent les âmes qui meurent en état de grâce, mais imparfaitement purifiées de leurs péchés.
 • C’est l’antichambre du Ciel : un temps de souffrance, car ces âmes ne contemplent pas Dieu, mais aussi un temps d’espérance, car elles sont certaines de parvenir un jour au Paradis.
 • Sa nécessité : nos péchés, bien que pardonnés, laissent en nous une trace : inclination déviée, mauvaise habitude ; et les offenses à autrui doivent être réparées.
— Ces impuretés, ainsi que les fautes vénielles, réclament une peine temporelle : la vision de Dieu au ciel est retardée pour ces âmes, en attendant leur purification.
 • Le Purgatoire est un état temporaire pour les âmes ; nous pouvons l’écourter par nos prières, et il n’aura plus lieu d’être à la fin du monde, lors du jugement dernier.
 • Les Saints ne passent pas par le Purgatoire.
 • L’image du feu est mystérieuse, car c’est un feu spirituel, qui brûle les scories de l’âme.
 • Le temps du Purgatoire est difficilement comparable au nôtre. Car beaucoup de choses raccourcissent nos journées et nos heures : sommeil, conversations, activités, repas… Chaque instant du Purgatoire a sa valeur.
 • Plutôt que de parler de lieu à propos du Purgatoire, il vaut mieux parler d’un état.
 • Les âmes du Purgatoire, tout en souffrant, acceptent pleinement la volonté de Dieu.
 • « Le purgatoire, cette miséricorde de Dieu, destinée à purifier les défauts de ceux qui désirent s’identifier à Lui. »
(St Josémaria, Sillon, 889)

B. Un article de foi

 • Dès les 1ers temps, l’Église a prié pour les morts et a offert la Messe pour eux.
 • Le Christ en parle de façon imagée : « Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. » (Mt 5, 26)
 • Le livre des Maccabées parle aussi de la prière pour les morts (2 M 12, 46) : certains, tout en ayant la possibilité d’aller auprès de Dieu, sont donc encore retenus dans un état dont la prière peut les délivrer.
 • St Paul, parlant d’un élu : (I Cor 3, 15) « Si son œuvre est consumée, il en subira une perte — quant à lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu. »
 • « Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur. » (St Grégoire le Grand, Dial. 4, 39)
 • Catéchisme (1030-1032) : « Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. — L’Église appelle Purgatoire cette purification des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. »
 • Les âmes du Purgatoire constituent l’Église souffrante. Ceux qui souffrent en enfer ne font pas partie de l’Église, s’en étant exclus eux-mêmes par le péché.

C. Comment aider ces âmes ?

 • Prier pour ces âmes, pour écourter leur temps de purification, est une manifestation de la communion des saints.
 • Les Messes, les prières, les aumônes, les petits sacrifices et l’offrande du travail sont un moyen d’aider l’Église souffrante.
 • Les indulgences sont prévues par l’Église pour raccourcir ou supprimer la peine temporelle due pour les péchés : il s’agit d’appliquer le trésor des satisfactions du Christ et des saints. On peut les appliquer aux vivants (notamment à soi-même) ou aux âmes du Purgatoire (Catéchisme, 1471-1479).
 • Les indulgences sont partielles, si elles écourtent pour une âme une partie de son purgatoire ; ou plénières, si elles remettent la totalité de la peine temporelle.
 • « Les âmes bénies du purgatoire. — Par charité, par justice et par un égoïsme bien pardonnable — elles peuvent tant auprès de Dieu ! — tiens-en bien compte dans tes sacrifices et dans ta prière. — Ah ! si tu pouvais dire, en parlant d’elles : “ Mes bonnes amies, les âmes du purgatoire… ” »
(St Josémaria, Chemin, 571)