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mardi 25 octobre 2011, par
Le numérique est à la fois une formidable chance pour le monde d’aujourd’hui, et un danger potentiel largement supérieur à celui de la télévision. L’ordinateur sans internet, ce sont les jeux, le virtuel, l’interactivité ; avec internet, les dangers sont ceux des rencontres et du monde de la publicité, du sexe et de l’argent. Les réseaux sociaux font franchir un pas supplémentaire dans l’abandon de la réserve et de l’intimité. En bref, il ne faut pas interdire au jeune l’accès au monde numérique : ce serait aussi absurde qu’illusoire ; il faut l’éduquer. Et les parents eux-mêmes doivent s’initier.
• Il n’est pas bon de mettre l’enfant trop tôt devant un ordinateur, ou plutôt devant un clavier. Une fois qu’il commence à reconnaître les lettres, il vaut mieux qu’il apprenne à les lire sur papier, puis à les retracer à la main. Avant 9-10 ans, c’est probablement inutile.
• Si l’école anticipe ces étapes, il faut accompagner l’enfant dans cette découverte, sans le laisser seul.
• Le jeu est souvent la première étape. Mais tout d’abord un jeu de console, sans possibilité de jouer en ligne. Si possible, un jeu partagé.
• Choisir les jeux, et jouer avec l’enfant : c’est la meilleure manière de parler en connaissance de cause. Montrer qu’un jeu est fait pour être heureux et détendu, non pour s’irriter.
• Refuser les jeux de massacre, violents, racistes, vulgaires, à contenu sexuel, nazis ou criminels.
• Contrôle parental, filtre : ajouter au filtre par contenu un filtre horaire, tout en étant conscient que les filtres actuels, par mots-clés, ne suffisent pas : former le jugement de l’enfant, l’aider à refuser.
• La découverte d’internet doit être progressive, toujours vers 10-11 ans : une page, puis un site. Mieux vaut proposer un bouquet limité de sites à l’enfant, que de le laisser tout de suite aller n’importe où.
• Expliquer ce que sont les liens, les publicités. Si les firmes dépensent des sommes phénoménales pour être présentes dans les jeux ou les sites, ce n’est pas par hasard. L’enfant doit comprendre qu’il est une cible pour les marques.
• Wikipédia : expliquer comment fonctionne cette encyclopédie interactive. Tout le monde peut y intervenir, ce qui relativise la valeur de la source.
• Google : apprendre à distinguer les sites fiables.
• Réagir face à une publicité intrusive. Y compris les « Vous avez gagné… », l’humour, etc.
• Annonces sexuelles : en parler dès le début, comme d’un grave danger moral pour l’équilibre de la personne et sa construction affective ; mais aussi un danger extérieur, celui des prédateurs.
• Lieu : l’ordinateur doit de préférence être dans une pièce commune, utilisé uniquement avec surveillance. Ne pas hésiter à vérifier l’historique.
• Temps : une durée limitée (1h, 2h) par semaine.
• L’enfant doit accepter l’aide, l’accompagnement, et dire aux parents, tout de suite, ce qui ne va pas.
• La politesse impose de détourner les yeux de l’ordinateur quand une personne pose une question.
• Son adresse, quand elle sera mise en place (11 ans, 12 ans ?), est un lieu visitable par les parents. Ils en ont le code. Cette intrusion est en fait une sécurité.
• Visiter avec lui sa boîte mail, ou avoir une boîte mail « des enfants ». Lui apprendre à gérer les spams.
• L’inscrire sur gmail, par exemple : ses spams seront gérés efficacement par la boîte.
• On n’écrit pas à n’importe qui, on n’ouvre pas les messages des inconnus. Ne pas envoyer, même pour rire, de messages déplacés ou insultants. Ne pas cacher son identité pour écrire un message.
• L’enfant voudra peut-être participer à des forums. Y mettre un âge limite (12, 13 ans ?).
• Son pseudo ne doit indiquer ni son âge, ni sa ville.
• Ne pas discuter de choses personnelles avec des inconnus. Le forum est un lieu public, et un lieu où se trouvent souvent des prédateurs cachés.
• Commencer par « Copains d’avant », par exemple. Inutile de se mettre sur Facebook avant 14 ans.
• Si les parents se mettent sur Facebook, ils en verront mieux les avantages et inconvénients.
• Paramétrer sa page avec lui, pour l’intimité.
• Explorer avec lui des pages d’ « amis », pour illustrer la façon de se présenter, les photos à mettre. Souvent, les images privilégiées sont celles du séducteur, ou du fêtard : montrer leurs inconvénients, et choisir avec lui une image de profil.
• Un ami peut publier une photo déplacée de moi : montrer comment s’y opposer, enlever le tag.
• A-t-on le droit de tout voir dans les pages des « amis » ? Evoquer les risques du voyeurisme.
• Que dire dans son « statut » : attention à un certain exhibitionnisme.
• Comment me voit-on et qui me voit ? Certaines images peuvent être mal vues par un futur employeur… Des mots écrits sur le « mur », concernant un professeur ou un camarade, et plus tard un collègue de travail, peuvent avoir un impact très fort car dotés d’un caractère « public ».
• Si je suis harcelé, je le signale à l’autorité Facebook.
• … Et attention, encore, au temps perdu !