Accueil > Littérature > Anthologie > M > MUSSET Alfred de (1810-1857) > Chanson de Fortunio
- Si vous croyez que je vais dire
- Qui j’ose aimer,
- Je ne saurais, pour un empire,
- Vous la nommer.
- Nous allons chanter à la ronde,
- Si vous voulez,
- Que je l’adore et qu’elle est blonde
- Comme les blés.
- Je fais ce que sa fantaisie
- Veut m’ordonner,
- Et je puis, s’il lui faut ma vie,
- La lui donner.
- Du mal qu’une amour ignorée
- Nous fait souffrir,
- J’en porte l’âme déchirée
- Jusqu’à mourir.
- Mais j’aime trop pour que je die
- Qui j’ose aimer,
- Et je veux mourir pour ma mie
- Sans la nommer.
- Alfred de MUSSET (1810-1857)
- Premières poésies