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SUPERVIELLE Jules (1884-1960)

Dernier ajout : 10 octobre 2018.

Articles de cette rubrique

  • Plein ciel

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    J’avais un cheval Dans un champ de ciel Et je m’enfonçais Dans le jour ardent. Rien ne m’arrêtait J’allais sans savoir, C’était un navire Plutôt qu’un cheval, C’était un désir Plutôt qu’un navire, C’était un cheval Comme on n’en voit pas, Tête de coursier, Robe de délire, Un vent qui hennit En se répandant. Je montais toujours Et faisais des signes : « Suivez mon chemin, Vous pouvez venir, Mes meilleurs amis, La route est sereine, Le ciel est ouvert. Mais qui parle ainsi ? Je me perds de vue Dans cette altitude, (...)

  • La goutte de pluie

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    Je cherche une goutte de pluie Qui vient de tomber dans la mer. Dans sa rapide verticale Elle luisait plus que les autres Car seule entre les autres gouttes Elle eut la force de comprendre Que, très douce dans l’eau salée, Elle allait se perdre à jamais. Alors je cherche dans la mer Et sur les vagues, alertées, Je cherche pour faire plaisir À ce fragile souvenir Dont je suis seul dépositaire. Mais j’ai beau faire, il est des choses Où Dieu même ne peut plus rien Malgré sa bonne volonté Et (...)

  • Hommage à la vie

    24 avril 2014, par Silvestre Baudrillart

    C’est beau d’avoir élu Domicile vivant Et de loger le temps Dans un coeur continu, Et d’avoir vu ses mains Se poser sur le monde Comme sur une pomme Dans un petit jardin, D’avoir aimé la terre, La lune et le soleil, Comme des familiers Qui n’ont pas leurs pareils, Et d’avoir confié Le monde à sa mémoire Comme un clair cavalier A sa monture noire, D’avoir donné visage À ces mots : femme, enfants, Et servi de rivage À d’errants continents, Et d’avoir atteint l’âme À petits coups de rame Pour ne (...)