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MUSSET Alfred de (1810-1857)

Dernier ajout : 8 février.

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  • Rolla, IV

    8 février, par Silvestre Baudrillart

    Dors-tu content, Voltaire, et ton hideux sourire Voltige-t-il encor sur tes os décharnés ? Ton siècle était, dit-on, trop jeune pour te lire ; Le nôtre doit te plaire, et tes hommes sont nés. Il est tombé sur nous, cet édifice immense Que de tes larges mains tu sapais nuit et jour. La Mort devait t’attendre avec impatience, Pendant quatre-vingts ans que tu lui fis ta cour ; Vous devez vous aimer d’un infernal amour. Ne quittes-tu jamais la couche nuptiale Où vous vous embrassez dans les vers du (...)

  • Qu’est-ce que la poésie ?

    19 mars 2020, par Silvestre Baudrillart

    (Impromptu en réponse à la question : Qu’est-ce que la Poésie ? )
    Chasser tout souvenir et fixer sa pensée,
    Sur un bel axe d’or la tenir balancée,
    Incertaine, inquiète, immobile pourtant,
    Peut-être éterniser le rêve d’un instant ;
    Aimer le vrai, le beau, chercher leur harmonie ;
    Écouter dans son cœur l’écho de son génie ;
    Chanter, rire, pleurer, seul, sans but, au hasard ;
    D’un sourire, d’un mot, d’un soupir, d’un regard,
    Faire un travail exquis, plein de crainte et de charme,
    Faire une perle d’une larme : (...)

  • Nuit de mai

    1er janvier 2013, par Silvestre Baudrillart

    Quel que soit le souci que ta jeunesse endure, Laisse-la s’élargir, cette sainte blessure Que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur ; Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur. Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète, Que ta voix ici-bas doive rester muette. Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots. Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés (...)

  • Venise

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l’eau, Pas un falot. Seul, assis à la grève, Le grand lion soulève, Sur l’horizon serein, Son pied d’airain. Autour de lui, par groupes, Navires et chaloupes, Pareils à des hérons Couchés en ronds, Dorment sur l’eau qui fume, Et croisent dans la brume, En légers tourbillons, Leurs pavillons. La lune qui s’efface Couvre son front qui passe D’un nuage étoilé Demi-voilé. Ainsi, la dame abbesse De Sainte-Croix rabaisse Sa cape aux larges plis (...)

  • Chanson de Fortunio

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Si vous croyez que je vais dire Qui j’ose aimer, Je ne saurais, pour un empire, Vous la nommer. Nous allons chanter à la ronde, Si vous voulez, Que je l’adore et qu’elle est blonde Comme les blés. Je fais ce que sa fantaisie Veut m’ordonner, Et je puis, s’il lui faut ma vie, La lui donner. Du mal qu’une amour ignorée Nous fait souffrir, J’en porte l’âme déchirée Jusqu’à mourir. Mais j’aime trop pour que je die Qui j’ose aimer, Et je veux mourir pour ma mie Sans la nommer. Alfred de MUSSET (1810-1857) (...)

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