on âme a son secret, ma vie a son mystère,
- Un amour éternel en un moment conçu :
- Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
- Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.
- Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,
- Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
- Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
- N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.
- Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,
- Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
- Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.
- À l’austère devoir, pieusement fidèle,
- Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle
- « Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.
Félix ARVERS (1806-1850)