La croisée est ouverte ; il pleut Comme minutieusement, À petit bruit et peu à peu, Sur le jardin frais et dormant. Feuille à feuille, la pluie éveille L’arbre poudreux qu’elle verdit ; Au mur, on dirait que la treille S’étire d’un geste engourdi. L’herbe frémit, le gravier tiède Crépite et l’on croirait là-bas Entendre sur le sable et l’herbe Comme d’imperceptibles pas. Le jardin chuchote et tressaille, Furtif et confidentiel ; L’averse semble maille à maille Tisser la terre avec le ciel. Il pleut, et les (...)