Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Après Cannes

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Un des consuls tué, l’autre fuit vers Linterne Ou Venuse. L’Aufide a débordé, trop plein De morts et d’armes. La foudre au Capitolin Tombe, le bronze sue et le ciel rouge est terne. En vain le Grand Pontife a fait un lectisterne Et consulté deux fois l’oracle sibyllin ; D’un long sanglot l’aïeul, la veuve, l’orphelin Emplissent Rome en deuil que la terreur consterne. Et chaque soir la foule allait aux aqueducs, Plèbe, esclaves, enfants, femmes, vieillards caducs Et tout ce que vomit Subure et (...)

  • Vingt fois sur le métier...

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Il est certains esprits dont les sombres pensées Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; Le jour de la raison ne le saurait percer. Avant donc que d’écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. En vain, vous me frappez d’un son (...)

  • La rime est une esclave et ne doit qu’obéir

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime, Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime ; L’un l’autre vainement ils semblent se haïr ; La rime est une esclave et ne doit qu’obéir. Lorsqu’à la bien chercher d’abord on s’évertue, L’esprit à la trouver aisément s’habitue ; Au joug de la raison sans peine elle fléchit Et, loin de la gêner, la sert et l’enrichit. Mais, lorsqu’on la néglige, elle devient rebelle, Et, pour la rattraper, le sens court après elle. Aimez donc la raison : que toujours vos (...)

  • Spleen

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l’horizon embrassant tout le cercle II nous verse un jour noir plus triste que les nuits ; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l’Espérance, comme une chauve-souris, S’en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris ; Quand la pluie étalant ses immenses traînées D’une vaste prison imite les barreaux, Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées (...)

  • Les deux Pigeons

    30 avril 2015, par Silvestre Baudrillart

    Deux Pigeons s’aimaient d’amour tendre. L’un d’eux s’ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L’autre lui dit : Qu’allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L’absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s’avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l’heure annonçait malheur à (...)

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