Les grands chênes, pareils à de sombres amants, Tordent dans l’air leurs bras où pend leur chevelure, Et, debout sous le vent, ont la sinistre allure Des mornes désespoirs et des accablements. Comme un prince très vieux dont la tête vacille Sous le poids des longs jours, le bouleau maigre et blanc, Haut et d’argent vêtu, se dresse somnolent Dans une majesté vaguement imbécile. Les peupliers ardus ont l’air d’âpres chercheurs Que sèche la pensée et qu’alanguit le rêve, Qui, vers l’azur tendus, y (...)