Silvestre Baudrillart est professeur de français et de latin dans un lycée de la région parisienne. Il nous livre sur son site quelques réflexions personnelles sur la littérature, la conjugaison, l’enseignement, l’éducation...

Derniers articles

  • Delfica

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs, Sous l’olivier, le myrte, ou les saules tremblants Cette chanson d’amour qui toujours recommence ? ... Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense, Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents, Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents, Où du dragon vaincu dort l’antique semence ? .. Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours ! Le temps va ramener l’ordre des anciens jours ; La terre a (...)

  • Venise

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l’eau, Pas un falot. Seul, assis à la grève, Le grand lion soulève, Sur l’horizon serein, Son pied d’airain. Autour de lui, par groupes, Navires et chaloupes, Pareils à des hérons Couchés en ronds, Dorment sur l’eau qui fume, Et croisent dans la brume, En légers tourbillons, Leurs pavillons. La lune qui s’efface Couvre son front qui passe D’un nuage étoilé Demi-voilé. Ainsi, la dame abbesse De Sainte-Croix rabaisse Sa cape aux larges plis (...)

  • Chanson de Fortunio

    24 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Si vous croyez que je vais dire Qui j’ose aimer, Je ne saurais, pour un empire, Vous la nommer. Nous allons chanter à la ronde, Si vous voulez, Que je l’adore et qu’elle est blonde Comme les blés. Je fais ce que sa fantaisie Veut m’ordonner, Et je puis, s’il lui faut ma vie, La lui donner. Du mal qu’une amour ignorée Nous fait souffrir, J’en porte l’âme déchirée Jusqu’à mourir. Mais j’aime trop pour que je die Qui j’ose aimer, Et je veux mourir pour ma mie Sans la nommer. Alfred de MUSSET (1810-1857) (...)

  • Ballade à la lune

    23 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    C’était, dans la nuit brune, Sur le clocher jauni, La lune Comme un point sur un i. Lune, quel esprit sombre Promène au bout d’un fil, Dans l’ombre, Ta face et ton profil ? Es-tu l’oeil du ciel borgne ? Quel chérubin cafard Nous lorgne Sous ton masque blafard ? N’es-tu rien qu’une boule, Qu’un grand faucheux bien gras Qui roule Sans pattes et sans bras ? Va, lune moribonde, Le beau corps de Phébé La blonde Dans la mer est tombé. Lune, en notre mémoire, De tes belles amours L’histoire T’embellira (...)

  • De sa grande amie

    23 décembre 2011, par Silvestre Baudrillart

    Dedans Paris, Ville jolie, Un jour passant mélancolie Je pris alliance nouvelle A la plus gaie damoiselle Qui soit d’ici en Italie. D’honnêteté elle est saisie, Et crois selon ma fantaisie Qu’il n’en est guère de plus belle Dedans Paris. Je ne vous la nommerai mie Sinon que c’est ma grand amie, Car l’alliance se fit telle, Par un doux baiser, que j’eus d’elle, Sans penser aucune infamie Dedans Paris. Clément MAROT (1497-1544) L’Adolescence (...)

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